Artistes et Créatifs/Artistas e Criativos/Artists and Creatives/Artistas y Creativos

2/08/2007

EMBRYON EN CAGE

«Dromos», création biannuelle de Philippe Combes, chorégraphe de la compagnie toulousaine Cave Canem, a été présenté le 1er et le 2 février 2007 au Centre de Développement Chorégraphique, dans le cadre du Festival «C’est de la Danse Contemporaine».
«Dromos 1 & 2», comme son nom indique, est un diptyque : deux soli interprétés impeccablement par Delphine Lorenzo.
Dans le 1er volet, déjà présenté au public toulousain lors de la dernière édition du Festival CDC, l’interprète habite une structure métallique placée au fond de scène, recouverte d’une «membrane verticale», écran où se fait la projection vidéo.
On y observe une espèce de naissance d’un être qui se contorsionne spasmodiquement.
Malgré une certaine longueur, ce solo se tient, surtout grâce à la vivacité de cette nouvelle interprète – nous trouvons que l’énergie amenée par Delphine Lorenzo fait revivre ce solo, vis-à-vis de la présentation de l’année dernière.
Les lumières de Patrick Riou sont aussi d’une grande pertinence, parfois d’une grande finesse, d’autres fois d’un caractère cru, qui correspond bien à l’esprit de la chorégraphie.
La vidéo de Cécile Babiole, par contre, est d’un répétitif ennuyeux, qui à part servir de base numérique, ne transmet pas grand-chose.
Cet ennui nous poursuit dans le second volet, où le corps se dégage de son cocon, pour découvrir que cette liberté est encore plus contraignante. Une jolie allégorie, mais qui nous laisse impassibles et/ou impatients par son traitement du mouvement, certes pas inintéressant, mais trop long.
«Philippe Combes s’attache une fois de plus à la substance première du corps porteur de tous les possibles et de toutes les couleurs», nous dit le programme. L’abstraction dans laquelle Philippe Combes choisit de travailler – malgré le corps (bien) humain dénudé et l’énergie animale – nous laisse insensibles à «tous les possibles» et «toutes les couleurs» de son ambitieux propos de la «substance première»…
«Dromos» n’est pas ici une allée menant au temple (conforme à la définition grecque), mais un chemin tortueux et incolore où on se perd, perdant au même temps l’intérêt par le propos chorégraphique.

http://www.cie-cavecanem.com/
http://www.cdctoulouse.com/

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