Plateaux DRAC? pas pour les jeunes compagnies
VOICI LE MAIL QUI A ÉTÉ À L'ORIGINE DE LA CRÉATION DE CE BLOG:
Bonjour,
Je représente la compagnie Lua, compagnie de danse contemporaine et multidisciplinaire franco-portugaise, créée à Agen en 2003 et établie à Toulouse depuis juillet 2005.
Comme dans les deux dernières années (même s'il paraît que la règle est qu'il ne faut pas attendre de subvention avant au minimum 3 ans d'existence), nous avons fait et envoyé à la DRAC notre dossier de demande de subvention pour la création 2006 «Subventionnez-moi» (projet ci-joint).
L'objectif de cette démarche étant de présenter notre compagnie et son travail, en tant que nouvelle compagnie arrivée dans le territoire de Midi-Pyrénées, dans les plateaux DRAC, moment privilégié pour la rencontre des professionnels du spectacle vivant, qui ne se déplacent pas facilement.
La réponse eu par téléphone, une semaine avant la date prévue pour ces plateaux, (et l'appel est à mon initiative, après plusieurs appels, ou la réponse était «nous avons votre dossier... il est en train d'être étudié... on vous rappellera!» - appel que j'ai jamais reçu), c'est que notre dossier n'a pas été retenu.
Raisons: pas de date de première; pas de co-production - donc la compagnie ne présente pas une structure professionnelle et aucune assurance de pouvoir mener le projet à bon terme!!!
Bien sûr! Combien de jeunes compagnies connaissons-nous qui commencent leurs parcours avec des premières au Théâtre de la Ville et avec des co-productions par les CCN ou des Festivals internationaux!?!?!?!?
Intéressant de constater que en 2004 et 2005 la compagnie a pu se présenter aux plateaux de la même interrégion DRAC (la compagnie avait son siège en Aquitaine). Donc devons-nous comprendre que les paramètres de jugement administratif changent de région en région?
Nous pensons que ça serait utile d'avoir accès à ces paramètres, comme par exemple c'est le cas au Portugal, ou les artistes peuvent télécharger par Internet les dossiers de demande et au même temps les règlements et lois sur lesquelles ceux-là se basent.
Le projet en question («Subventionnez-moi») est un solo.
Il reçoit l'accueil studio du CND (octobre 2005 et mars 2006).
Une semaine de résidence au Centre Chorégraphique de Valencia (Espagne).
Des extraits du projet en création ont été présentés à Toulouse (Cave Poésie - décembre 2005) et Paris (Studio Le Regard du Cygne - janvier 2006), toujours avec des bons retours du public (très peu de professionnels - qui comme d'habitude ne se déplacent pas).
Des extraits seront présentés le 21 février prochain à Avignon (Forum Libre Danse - Hivernales d'Avignon).
D'autres représentations, résidences et Festivals en France et à l'étranger sont en cours!
Nous faisons appel à vous, pour que la création ne reste pas à la merci de l'administration!
Faites passer l'information: nous sommes sûrs que d'autres compagnies sont dans la même situation!
Faut-il se taire et attendre notre tour? C'est à qui de décider quand sera notre tour?
Prenez le temps d'apprendre un peu plus sur la Compagnie et son projet.
Peut-être êtes vous en train de passer à côté de quelque chose!
Et si cela vous intéresse, la compagnie est une association 1901, et comme telle elle a une vie à travers ses adhérents, donc adhérez: soutenez la jeune création artistique!
En tout cas le message que nous aimerions faire passer aujourd'hui c'est: L'Art doit être dans les mains des créatifs, des artistes, et non dans celles des burocrates.
Je ne sais pas vous, mais je ne vais pas attendre d'être mort pour qu'on donne de la valeur à mon travail!
Merci!
Bonne journée et au plaisir d'une rencontre!
Diniz Sanchez
Compagnie Lua
51, rue Brouardel
31000 Toulouse
t. 05 61 12 15 88
f. 08 73 35 62 04
p. 06 60 92 39 60
e. dinizsanchez@lua.fr
PS: Et pour ceux qui pourraient encore avoir des doutes par rapport à notre détermination et pouvoir de mener la création à terme: rassurez-vous, nous allons continuer avec ou sans subventions!
1 Comments:
Bonjour Diniz,
Je comprends ton "coup de gueule" et partage ta position. Nous sommes actuellement soumis à une logique destructrice qui privilégie l'économie de marché poussée à l'extrême aux dépens des individus, de leurs aspirations et de leur créativité. Le fric et le matériel (surtout consommable) avant l'âme, la personnalité, avant l'émotion et l'intelligence. Un régime qui tue l'art et étouffe ceux qui le pratiquent, a quelque chose d'inquiétant, de stupide, de triste, de dangereux et de puant. A quand l'interdiction de penser ?
En fait, ce verrouillage des consciences et des cerveaux participe d'un mouvement beaucoup plus ample qui cherche à livrer les individus à la merci d'un libéralisme triomphant : faire vivre les "petits" dans l'angoisse et la précarité pour tuer dans l'oeuf toute vélléité de rébellion, en faire des animaux de batterie qui consomment sans réfléchir, uniformiser les goûts et les désirs, standardiser les besoins créés artificiellement, mater tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule. Big Brother is watching you...
Je te souhaite de pouvoir résister contre vents et marées en attendant des jours plus favorables qui ne manqueront pas de venir, j'en suis convaincu ! Bien amicalement,
Yves
PS : Ta compagnie, c'est la "lune" en français, non ? Très joli nom !
By Anonyme, at 2/19/2006 9:29 AM
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